OPÉRATION FACEBOOK
L’idée d’une opération auprès du site Facebook apparait vers mai 2011. Il s’agit d’une opération d’information et de diffusion.
Des tracts et des vidéos sont édités, mettant en avant les failles, ainsi que les écarts de conduite du site. Ces écarts de conduite incluent la gestion des données sauvegardées (conservation du profil, même après le décès de l’utilisateur, impossibilité de supprimer son profil ou d’effacer ses traces, etc.), les données fournies par Facebook aux applications (jeux , etc.) et la revente possible de données du profil pour une exploitation commerciale comme prévu par les conditions d’utilisations (toute information peut être exploitée ou revendue, le site s’engage uniquement à cacher les informations qui pourraient mener à l’identification directe de l’utilisateur).
L’existence de tels flux de capitaux expliquerait même, d’après certains, la gratuité du site, qui fait face à des frais de fonctionnement énormes ; en 2008, la société devait débourser un million d’euros par mois, rien que pour approvisionner ses serveurs en électricité. Depuis, le nombre d’utilisateurs inscrits sur le site a été multiplié par 7,5 (environ 750 millions en 2011).
De plus, bien que Facebook soit un support utile pour les révolutions arabes en Égypte et en Tunisie, Anonymous suspecte, puis prouve que les autorités de ces pays pouvaient identifier les révolutionnaires, et que cette collaboration systématique avec les autorités locales a certainement servi à la répression des mouvements protestataires. Anonymous et Telecomix recommandent d’éviter ce site, de partout dans le monde, mais surtout de Syrie, où la répression de Bachar el-Assad et le contrôle d’internet sont au centre des préoccupations du groupe.
Début août, une vidéo postée sur YouTube annonce une attaque informatique envers le groupe Facebook, avançant la date du 5 novembre 2011.
Deux comptes, un sur Twitter et l’autre sur Facebook, ont été créés pour l’attaque, accompagnés de la mention Op_Facebook (#Op_Facebook sur Twitter). Or, cette vidéo exprimant clairement l’intention de « tuer » le site, elle véhicule un message qui n’est à l’évidence pas conforme aux idées du groupe, car celui-ci s’oppose farouchement à la destruction des « loisirs » et des « médias » populaires.
Certaines sources remarquent que l’attaque planifiée du site Facebook coïncide, à quelques mois d’intervalle, avec la mise en service du réseau social concurrent Google+, même si celui-ci a reçu un bon accueil de la part des internautes. Le message du groupe poursuit : « Vous n’êtes à l’abri d’aucun gouvernement. Facebook a vendu des informations aux agences gouvernementales et donné des accès privilégiés à des entreprises clandestines pour espionner les gens. Facebook est l’opposé de la cause AntiSec », une opération lancée en lien avec les hackers Lulz Security (dits « LulzSec ») qui plaide pour une « défense de la vie privée ».
Dans les semaines qui suivent, les Anonymous démentent une possible attaque du réseau social Facebook. Certains « réseaux qui se sont déjà fait connaitre » du collectif déclarent, à travers plusieurs moyens de communication, « L’OpFacebook est un mensonge. Nous ne ‘tuons’ pas le messager, cela ne nous ressemble pas » ou encore « Nous n’attaquons pas Facebook ».