Mon travail de fin d’études s’intitule Jargon Combatif·ve.


Il s’agit d’ un lexique militant à l'usage du·de le·a activiste novice, un outil facilitant la compréhension des discours des espaces activistes, des manifestes de lutte, etc. Cet outil prend la forme d'un site regroupant des définitions classées par thème : action directe, discrimination religieuse, féminisme, général, handicaps, LGBTQIA+, politique, racisme et travail du sexe.


Jargon Combatif·ve veut être le plus accessible possible mais aussi collaboratif (à posteriori). Aussi, afin d’éviter d’alimenter une forme d’élitisme intellectuel souvent présent dans le vocabulaire militant, le niveau de langue utilisé y est soutenu mais jamais abscons. Chaque définition est aussi liée à une ou plusieurs ressources (à lire, voir ou écouter) ne nécessitant aucun achat.


Enfin, la lecture sur écran pouvant parfois s’avérer difficile voire fastidieuse surtout quand il s’agit de longs textes, Jargon Combatif·ve propose une version pdf imprimable de chacun de ses thèmes.

❝ La langue peut être un véritable champ de bataille,

un lieu d'oppression mais aussi de résistance ❞

-Toni Morrison
INTENTION ↓
CHOIX

Le choix de mon sujet n’a pas été simple.

Je me suis braquée sur l’idée que nous devions, en tant qu’étudiant·e·s en graphisme, produire un contenu dont le sujet était graphique et non pas un travail avec un besoin de production de textes conséquents.

J’ai commencé à travailler sur l’écriture inclusive, puis sur le matriarcat dystopique avant de me rendre à l’évidence : je n’avais aucune envie de travailler sur ces sujets pendant 8 mois. C’est un travail de longue haleine, qui va s’étendre sur une longue durée.

Il me fallait donc un sujet qui me passionne. Ce sujet, j’y réfléchis depuis 3 ans. Il s’agit d’un lexique militant.


Le langage est la première forme d’oppression.

Le langage peut être, comme le dit Toni Morrison, «un véritable champ de bataille, un lieu d’oppression, mais aussi de résistance».


L’accessibilité de la lutte passe par la pédagogisation de ses outils. Ça va des ouvertures des espaces militants au plus grand nombre à l’inclusivité de tou·te·s dans les débats autour de nos manières de lutter. Un point important de cette accessibilité est la compréhension de son vocabulaire.


À travers ce travail de fin d’études, je vais tenter de créer un lexique militant, un outil facilitant la compréhension des discours des espaces activistes, des manifestes de lutte, etc.



PARTI PRIS

Afin de préciser mon sujet et de ne pas m’égarer, j’ai pris plusieurs partis.


Dans mon travail de fin d’études je prends le parti de parler du langage qui est majoritairement occidental et inscrit dans l’époque dans laquelle j’évolue politiquement, à savoir les années 2010-2020.


Premièrement, je pars du principe que le langage évolue avec son temps.

Bien qu’il y ait des mots intemporels, ils peuvent devenir polysémiques au fil du temps. Le terme lutte exemplifie bien mon propos, puisqu’il y a un siècle, la lutte passait majoritairement par des grèves et des manifestations. Aujourd’hui elle se fait aussi en ligne, avec le mouvement des hacktivistes.


En plus des mots polysémiques au fil du temps, il y a des mots qu’on synthétise, qui deviennent des acronymes comme HSBC (Homme Straight (hétéro) Blanc Cisgenre) ou TERF (Trans-Exclusionary Radical Feminist ou Féministe Radicale Excluant les personnes Transgenres). Il me semble opportun d’inclure ces mots puisqu’ils font partie du vocabulaire des luttes.


Deuxièmement, je prends aussi le parti de ne rédiger que des définitions pures et dures.

Les dictionnaires militants existants contiennent souvent plus que des définitions. Par exemple, “Les Mots du Contre-Pouvoir” paru en 2020 sans maison d’édition et écrit à plusieurs mains (le Cercle Librex, Corps écrits, PointCulture, La Maison du livre, la Rainbow House, Culture & Démocratie et le Plan SACHA) définit bien des mots militants mais donne aussi leur étymologie et leur historique.

Puisqu’il existe déjà plusieurs ouvrages donnant des définitions, des étymologies et des historiques des mots militants, je trouve plus opportun de me limiter aux définitions.


Troisièmement, j’ai décidé que je n’utiliserai pas un langage soutenu, généralement à inhérent à la théorisation des luttes.

Je veux que mon travail soit accessible. Il doit donc être compréhensible par le plus grand nombre, ce qui induit un abandon d’une forme d’élitisme intellectuel porté par le langage soutenu pour laisser place à un langage familier.



RÉFLEXION AUTOUR DES FORMES

Dans un premier temps, ce lexique militant devait prendre 3 formes.



D’abord, une série de fanzines.

Le fanzine est intéressant par sa matérialité. C’est distribuable, pliable, malléable.Chaque fanzine portera sur un thème ou une oppression spécifique : racisme, féminisme, etc.

Les couvertures de ces fanzines, mises les unes à côté des autres, formeront un grand collage. Ce dernier traduira l’intersectionnalité des luttes.


Ensuite, des affiches en risographie.

Elles mettront en lumière des mots et leurs définitions qui sont moins sur le devant de la scène comme l’audisme qui désigne la discrimination envers les personnes sourdes ou malentendantes ou la glottophobie désignant la discrimination d’une personne sur base de son accent.


Enfin, un site internet où l’on pourra trouver 3 choses : des ressources pour aller plus loin sur chaque oppression; toutes les définitions et une bibliographie.


Mon but serait qu’après la mise en ligne de mon site, il y ait une partie collaborative, où toute un·e chacun·e pourra enrichir ce lexique avec des mots que je n’y aurais pas mis.



Finalement, j’ai abandonné l’idée des fanzines parce qu’au-delà de l’intérêt de sa matérialité, il n’est pas si accessible que ça : où le trouve-t-on ? Dans des lieux militants, donc des lieux pour des personnes qui font déjà partie du milieu ?


À la place, j’ai opté pour du web to print.

Le web to print dans mon site sera un bouton sur lequel cliquer pour générer un pdf des définitions, puisque la lecture sur écran n’est pas toujours des plus aisée.

Ces pdfs seront en noir et blanc, en A4, pour que les personnes qui le souhaitent puissent les imprimer à la maison ou dans un copy-shop, ce qui règle la question du lieu dans lequel on pourra trouver la version imprimée de ce lexique.

Leyla Cabaux
CHOIX

Le choix de mon sujet n’a pas été simple.

Je me suis braquée sur l’idée que nous devions, en tant qu’étudiant·e·s en graphisme, produire un contenu dont le sujet était graphique et non pas un travail avec un besoin de production de textes conséquents.

J’ai commencé à travailler sur l’écriture inclusive, puis sur le matriarcat dystopique avant de me rendre à l’évidence : je n’avais aucune envie de travailler sur ces sujets pendant 8 mois. C’est un travail de longue haleine, qui va s’étendre sur une longue durée.

Il me fallait donc un sujet qui me passionne. Ce sujet, j’y réfléchis depuis 3 ans. Il s’agit d’un lexique militant.

Le langage est la première forme d’oppression.

Le langage peut être, comme le dit Toni Morrison, «un véritable champ de bataille, un lieu d’oppression, mais aussi de résistance».


L’accessibilité de la lutte passe par la pédagogisation de ses outils. Ça va des ouvertures des espaces militants au plus grand nombre à l’inclusivité de tou·te·s dans les débats autour de nos manières de lutter. Un point important de cette accessibilité est la compréhension de son vocabulaire.


À travers ce travail de fin d’études, je vais tenter de créer un lexique militant, un outil facilitant la compréhension des discours des espaces activistes, des manifestes de lutte, etc.

PARTI PRIS

Afin de préciser mon sujet et de ne pas m’égarer, j’ai pris plusieurs partis.


Dans mon travail de fin d’études je prends le parti de parler du langage qui est majoritairement occidental et inscrit dans l’époque dans laquelle j’évolue politiquement, à savoir les années 2010-2020.


Premièrement, je pars du principe que le langage évolue avec son temps.

Bien qu’il y ait des mots intemporels, ils peuvent devenir polysémiques au fil du temps. Le terme lutte exemplifie bien mon propos, puisqu’il y a un siècle, la lutte passait majoritairement par des grèves et des manifestations. Aujourd’hui elle se fait aussi en ligne, avec le mouvement des hacktivistes.

En plus des mots polysémiques au fil du temps, il y a des mots qu’on synthétise, qui deviennent des acronymes comme HSBC (Homme Straight (hétéro) Blanc Cisgenre) ou TERF (Trans-Exclusionary Radical Feminist ou Féministe Radicale Excluant les personnes Transgenres). Il me semble opportun d’inclure ces mots puisqu’ils font partie du vocabulaire des luttes.


Deuxièmement, je prends aussi le parti de ne rédiger que des définitions pures et dures.

Les dictionnaires militants existants contiennent souvent plus que des définitions. Par exemple, “Les Mots du Contre-Pouvoir” paru en 2020 sans maison d’édition et écrit à plusieurs mains (le Cercle Librex, Corps écrits, PointCulture, La Maison du livre, la Rainbow House, Culture & Démocratie et le Plan SACHA) définit bien des mots militants mais donne aussi leur étymologie et leur historique.

Puisqu’il existe déjà plusieurs ouvrages donnant des définitions, des étymologies et des historiques des mots militants, je trouve plus opportun de me limiter aux définitions.


Troisièmement, j’ai décidé que je n’utiliserai pas un langage soutenu, généralement à inhérent à la théorisation des luttes.

Je veux que mon travail soit accessible. Il doit donc être compréhensible par le plus grand nombre, ce qui induit un abandon d’une forme d’élitisme intellectuel porté par le langage soutenu pour laisser place à un langage familier.

RÉFLEXION AUTOUR DES FORMES

Dans un premier temps, ce lexique militant devait prendre 3 formes.


D’abord, une série de fanzines.

Le fanzine est intéressant par sa matérialité. C’est distribuable, pliable, malléable.Chaque fanzine portera sur un thème ou une oppression spécifique : racisme, féminisme, etc.

Les couvertures de ces fanzines, mises les unes à côté des autres, formeront un grand collage. Ce dernier traduira l’intersectionnalité des luttes.

Ensuite, des affiches en risographie.

Elles mettront en lumière des mots et leurs définitions qui sont moins sur le devant de la scène comme l’audisme qui désigne la discrimination envers les personnes sourdes ou malentendantes ou la glottophobie désignant la discrimination d’une personne sur base de son accent.


Enfin, un site internet où l’on pourra trouver 3 choses : des ressources pour aller plus loin sur chaque oppression; toutes les définitions et une bibliographie.


Mon but serait qu’après la mise en ligne de mon site, il y ait une partie collaborative, où toute un·e chacun·e pourra enrichir ce lexique avec des mots que je n’y aurais pas mis.


Finalement, j’ai abandonné l’idée des fanzines parce qu’au-delà de l’intérêt de sa matérialité, il n’est pas si accessible que ça : où le trouve-t-on ? Dans des lieux militants, donc des lieux pour des personnes qui font déjà partie du milieu ?

À la place, j’ai opté pour du web to print.

Le web to print dans mon site sera un bouton sur lequel cliquer pour générer un pdf des définitions, puisque la lecture sur écran n’est pas toujours des plus aisée.

Ces pdfs seront en noir et blanc, en A4, pour que les personnes qui le souhaitent puissent les imprimer à la maison ou dans un copy-shop, ce qui règle la question du lieu dans lequel on pourra trouver la version imprimée de ce lexique.